Dans le Haut-Karabakh, un tiers des 150 000 habitants sont des soldats, de métier ou réservistes. La statistique dit bien la persistance du conflit larvé, qui se joue dans cette région montagneuse d'à peine 11 000 km², et qui est repassé en phase active depuis le 27 septembre. L'ampleur des combats et du jeu diplomatique qui les entourent pourrait cette fois mener à un conflit de plus grande ampleur.
Quelle est l’origine des tensions ?
Le conflit de ces derniers jours est la poursuite d’une guerre entamée au tournant des années 1980 et 1990, et mise en sommeil par un cessez-le-feu en 1994. A l’origine c’est une double proclamation qui a mis le feu aux poudres dans le Haut-Karabakh. La première date de 1988. Alors que l’URSS est en pleine perestroïka, cette région à forte majorité arménienne mais rattachée depuis 1921 à la république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan s’auto-institue république socialiste, pour s’émanciper de la tutelle azerbaïdjanaise. Elle réclame aussi l’union avec l’Arménie, ce que refuse fermement Bakou. Pendant deux ans, des pogroms anti-Arméniens font plusieurs centaines de victimes en Azerbaïdjan. Dans cette montée des tensions, le Haut-Karabakh proclame son indépendance en 1991, à la chute de l’URSS. Les pogroms font alors place à la guerre. L’Azerbaïdjan envoie des troupes pour rétablir son contrôle sur l’enclave sécessionniste, et l’Arménie soutient militairement le Haut-Karabakh.
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