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« Dans le Haut-Karabakh, les Arméniens font face non seulement à une guerre d’agression, mais aussi à une tentative d’élimination »

Dans une tribune au « Monde », un collectif de plus de 40 intellectuels appelle la communauté internationale à reconnaître le droit à l’autodétermination des Arméniens face au « projet panturquiste » d’Ankara et de Bakou, afin de garantir la sécurité dans la région.

Publié le 27 octobre 2020 à 06h45 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Depuis le 27 septembre, l’Azerbaïdjan, à l’instigation et avec le soutien très actif de la Turquie, a lancé une offensive militaire de grande envergure contre la république du Haut-Karabakh. Son objectif est énoncé clairement : récupérer par la force non seulement les territoires conquis par les Arméniens en 1993-1994, mais encore tout le Haut-Karabakh. Le pouvoir azerbaïdjanais et son parrain et associé turc n’ont jamais fait de mystère à ce propos.

Pour ce faire, l’Azerbaïdjan, aidé, conseillé et armé par la Turquie, a engagé l’ensemble de ses moyens militaires. C’est le projet panturquiste qu’il s’agit de réaliser. Effectuer la jonction entre la Turquie et l’Azerbaïdjan implique d’écraser les Arméniens.

« Est-ce vraiment raisonnable de laisser ainsi seul un peuple, enclavé, sous le feu deux Etats bien plus puissants ? »

Ainsi les Arméniens font face aujourd’hui non seulement à une guerre d’agression, mais à une tentative d’élimination. Ce n’est pas du spectre lointain du génocide de 1915 [1,5 million d’Arméniens vivant dans l’actuelle Turquie furent tués entre 1915 et 1923] qu’il est question, mais de son avatar actuel, le projet d’extermination des Arméniens du Karabakh. Cela se passe en plein jour, sous nos yeux. La seule grande différence avec 1915, c’est que le Haut-Karabakh et l’Arménie ont deux armées efficaces et bien entraînées, qui sont pour le moment en mesure de résister à l’agression.

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Mais est-ce vraiment raisonnable de laisser ainsi seul un peuple d’à peine trois millions de personnes, enclavé, sous le feu de deux Etats bien plus puissants ? Est-ce vraiment raisonnable de laisser à quelques milliers de jeunes hommes la charge de stopper l’impérialisme fasciste turco-azerbaïdjanais ? Il est assez étonnant que les milieux pour l’égalité et les droits de l’homme, contre le racisme et le fascisme, se mobilisent si peu et si faiblement. Loin d’être un épisode d’un conflit planétaire entre musulmans et chrétiens, il s’agit de la réactivation du projet panturc inauguré en 1915 avec les Jeunes-Turcs [mouvance politique nationaliste], inspirateurs de la Turquie moderne sous l’Empire ottoman ; cette perspective est utilisée par le président turc Erdogan pour mobiliser son opinion publique et pour engager ses mercenaires.

Ce qui est en jeu aujourd’hui est de stopper l’impérialisme panturquiste. Il constitue un grave danger pour la paix et la sécurité internationales. L’idéologie panturquiste, qui s’était développée sous le règne du sultan Abdulhamid II (1876-1909), est à l’œuvre dans la politique d’Erdogan.

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