Haut-Karabakh: regain des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan autour du manque de gaz
L’ancien espace soviétique est en proie à des multiples tensions. Le ton monte à nouveau au Haut-Karabakh, dans le Caucase du Sud, où l'Arménie accuse l'Azerbaïdjan de priver la population de gaz.
Publié le :
Avec notre correspondant dans la région, Régis Genté
Outre la guerre en Ukraine, dans le Caucase du Sud, au Haut-Karabakh, région sécessionniste azerbaïdjanaise peuplée d’Arméniens qui a fait l’objet d’une guerre de 44 jours fin 2020, les tensions se sont ravivées depuis deux semaines.
L’Azerbaïdjan, qui a repris le contrôle d’une grande partie des territoires autour du Haut-Karabakh au terme de ce conflit qui a fait plus de 6 500 morts, est accusé par la partie arménienne d’empêcher la population locale d’avoir du gaz.
Une crise humanitaire menace, alors que les températures dans la province montagnarde sont souvent bien au-dessous de zéro en cette fin d’hiver. Les peut-être plus de 100 000 habitants du Haut-Karabakh sont privés de gaz depuis le 8 mars.
Froid et chutes de neige
La partie arménienne, tant Erevan que les de facto autorités de la province sécessionniste, accusent l’Azerbaïdjan d’en être responsable ou du moins, d’avoir empêché les équipes techniques de réparer l’unique gazoduc qui alimente le Haut-Karabakh, après qu’il aurait été endommagé par un accident.
Le tube vient d’Arménie et passe à travers un district contrôlé depuis la fin 2020 par les forces azerbaïdjanaises. Le gaz est finalement revenu le samedi 19 mars, avant à nouveau d’être coupé deux jours plus tard.
►À écouter aussi : La guerre en Ukraine et la déstabilisation des ex-républiques soviétiques
Une seconde coupure qui, selon la partie arménienne, prouve la volonté de Bakou de faire pression sur elle, dans un contexte où les Azerbaïdjanais tenteraient de pousser leurs pions sur le terrain, tandis que les diplomates russes et leur contingent dit « de paix » sont moins actifs en ce moment, du fait de la guerre en Ukraine.
Le froid et les fortes chutes de neige qu’a connu la région obligent les habitants à recourir davantage à l’électricité, plus chère, ou à se faire livrer tant bien que mal des bonbonnes de gaz.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne