Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Ukraine : l’opposant Mikheïl Saakachvili expulsé vers la Pologne

L’ex-président géorgien, d’abord allié du président ukrainien Porochenko avant d’en devenir l’un des plus farouches adversaires, avait pénétré de force en Ukraine à partir du territoire polonais.

Par  (Moscou, correspondant) (avec AFP et Reuters)

Publié le 12 février 2018 à 17h02, modifié le 13 février 2018 à 16h50

Temps de Lecture 2 min.

Kiev a-t-il enfin trouvé le moyen de se débarrasser de Mikheïl Saakachvili, hôte de marque du pouvoir ukrainien avant d’en devenir un critique féroce ? Dernier rebondissement d’un feuilleton rocambolesque, l’enfant terrible de la politique postsoviétique a été expulsé en Pologne, lundi 12 février. Arrêté par des hommes masqués dans un restaurant de la capitale ukrainienne, il a été immédiatement conduit à l’aéroport de Kiev, sans que ses partisans aient le loisir d’intervenir. Peu après, les gardes-frontières polonais ont confirmé l’avoir accueilli à l’aéroport de Varsovie, sans en dire plus sur leurs intentions.

Les autorités ukrainiennes assurent que M. Saakachvili « a été renvoyé vers le pays depuis lequel il était arrivé en violation de la loi ukrainienne ». L’ancien président géorgien (2004-2013) était en effet entré en force en Ukraine, en septembre 2017, après avoir été privé de sa nationalité ukrainienne par la justice. Depuis, l’opposant est également accusé d’avoir voulu « prendre le pouvoir par la force » au cours de récentes manifestations qui, selon le parquet ukrainien, ont été financées par l’entourage de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch, déchu en 2014.

Lire l’entretien avec le ministre des finances ukrainien : Article réservé à nos abonnés « En Ukraine, le système résiste parce qu’il se sent menacé »

Le pouvoir ukrainien, qui s’abrite derrière une application stricte du droit, semble avoir choisi une demi-mesure. L’expulsion vers la Pologne apparaît comme un geste moins fort et moins lourd de conséquences qu’une extradition vers la Géorgie, où M. Saakachvili a été condamné début janvier à trois ans de prison par contumace dans une procédure aux airs de vendetta judiciaire. Ses avocats ukrainiens n’en dénoncent pas moins une action illégale du pouvoir ukrainien, prise alors que l’intéressé se dit apatride et qu’il est encore sous le coup d’une procédure judiciaire en Ukraine.

Opposant farouche

Car derrière cette expulsion, comme derrière les précédentes démarches entreprises contre M. Saakachvili, se dresse le soupçon d’actions dictées par des motivations politiques. L’ex-président géorgien avait été nommé gouverneur de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, en mai 2015, par Petro Porochenko, recevant du même coup la nationalité ukrainienne. Il avait démissionné dix-huit mois plus tard, accusant le président ukrainien de corruption et d’entrave aux réformes. Il s’est, depuis, mué en un opposant, certes d’envergure modeste, mais farouche, allant jusqu’à réclamer la destitution de M. Porochenko.

Le feuilleton Saakachvili n’est pas pour autant terminé. L’homme ne se satisfera certainement pas d’un exil doré. Dans l’immédiat, il pourrait choisir de rejoindre les Pays-Bas, le pays de son épouse, ou tenter de défier Kiev en franchissant une nouvelle fois la frontière ukrainienne.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.