RMC
Actualités

Des ministres et des candidats à la même table: dans les coulisses du dîner des associations arméniennes de France

Des membres du gouvernement ainsi que les candidates à la présidentielle Valérie Pécresse et Anne Hidalgo ont participé ce mardi soir à Paris au diner des associations arméniennes de France.

Le diner annuel du Conseil de coordination des associations arméniennes de France était mardi soir "the place to be". A 60 jours de la présidentielle, il y avait foule, face aux 450 convives de l'Hôtel du Collectionneur à Paris. Avec une table d'honneur impressionnante. Jean Castex (venu remplacer Emmanuel Macron, retenu à Berlin pour gérer la crise diplomatique russo-ukrainienne), Gabriel Attal, Elisabeth Moreno, Jean-Baptiste Lemoyne... face à Valérie Pécresse, assise à côté de Laurent Wauquiez. Mais aussi Anne Hidalgo ou encore Gérard Larcher, Renaud Muselier et Bruno Retailleau. Sans oublier, à la même table, la présence de Line Renaud !

Dans la salle, sont aussi présents le premier cercle d'Anne Hidalgo (particulièrement proche du Conseil de coordination des Arméniens de France): son mari, Jean-Marc Germain, mais aussi Patrick Kanner, David Assouline, Rémi Féraud... On aperçoit aussi Eric Ciotti ou encore Charles Consigny, ex-GG et nouveau responsable "société civile" dans la campagne de Valérie Pécresse.

Très, très intéressant également de noter la présence, à titre personnel, d'un membre de l'équipe d'Eric Zemmour, d'origine arménienne. "Zemmour, même s'il avait été invité, ne serait pas venu parce qu'il est contre les dîners communautaires", confie-t-il. Ce même lieutenant, d'accord avec son champion, est là quand même... On imagine qu'un débrief aura lieu en bonne et due forme avec les équipes du candidat de Reconquête !.

Beaucoup de personnalités politiques, mais peu d'échanges. Autour du saumon gravlax, de la pièce de boeuf accompagnée de ses légumes, des mignardises, les différentes écuries n'ont pas franchement papoté. On note simplement quelques gestes courtois. Après chaque discours, des applaudissements du bout des doigts des uns à l'égard des autres. Jean Castex et Gabriel Attal sont bien obligés d'applaudir - un peu - aux discours d'Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse.

>> Tous les podcasts de RMC

Un mot de soutien d’Anne Hidalgo à Valérie Pécresse

Lorsqu’Anne Hidalgo prend la parole, elle adresse quand même un mot de soutien à son adversaire Valérie Pécresse. La candidate LR s'est vue récemment menacée par le président azéri Ilham Aliev après son récent voyage dans le Haut-Karabagh, enclave à majorité arménienne, contrôlée par l'Azerbaïdjan, après être entré en guerre contre l'Arménie l'an dernier.

Une fois son tour, Valérie Pécresse répond à sa concurrente, maire de Paris : "Vos mots me vont droit au coeur". Pas sûr que les mots doux d'Anne Hidalgo (elle-même à la peine dans les sondages) soient suffisants pour rebooster Valérie Pécresse, dont certains estiment qu'elle connait un faux plat.

Entre deux discours, et quelques verres de vin (arménien), la politique reprend ses droits. Les membres de la campagne de Valérie Pécresse avec qui l'on discute sont sur la même longueur d'onde: "Il faut passer la seconde". Un autre insiste sur l'importance du meeting de la candidate dimanche au Zénith de Paris pour relancer la campagne. Pression... Un dernier en rajoute une couche: "Il faut aller sur des propositions plus clivantes, pour que ça accélère".

Côté Hidalgo ? Juste avant le café, on confie que l'on ne croit pas à la petite musique "Taubira va rejoindre Jadot". On minimise la rencontre secrète entre les équipes de la gagnante de la primaire populaire et le candidat écologiste ce week-end. Et surtout, on mise, à la fin, sur le défaut de parrainages de Christiane Taubira (36 au dernier décompte, contre 652 pour Anne Hidalgo). Mais pas de ticket Taubira-Jadot.

Place maintenant au discours de Jean Castex. Le Premier ministre ne s'essaye pas, lui, à prononcer le nom du mémorial du génocide arménien à Erevan, "le Dzidzernagapert". Mais il annonce que 200.000 vaccins contre le Covid seront envoyés en plus en Arménie (soit 400.000 en tout). Un discours de Jean Castex sans parler Covid ne serait pas un discours... Comme les autres, le voilà lui aussi (timidement) applaudi, par les adversaires du gouvernement.

Une soirée en guise de trêve. Les coups sont retenus. Pour épargner, sûrement, les 500.000 Arméniens qui vivent en France et qui voteront pour le second tour de la présidentielle le 24 avril, jour de commémoration du génocide arménien.

Hélène Terzian