L’escalade militaire ravive les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Un soldat azerbaïdjanais et deux combattants arméniens ont été tués mercredi 3 août près du Haut-Karabakh, enclave séparatiste soutenue par l’Arménie, ont annoncé les autorités des deux camps.
Mercredi matin, des « tirs intenses » ont visé des positions de l’armée azerbaïdjanaise dans le district de Latchin, une zone tampon entre la frontière arménienne et le Haut-Karabakh, a rapporté le ministère de la défense azerbaïdjanais. Un conscrit azerbaïdjanais a été tué dans ces tirs venus de « formations militaires arméniennes illégales », a-t-il précisé.
Les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh ont fait état, de leur côté, de la mort de deux de leurs soldats dans une attaque menée par un drone azerbaïdjanais, dans l’après-midi. Quatorze combattants séparatistes arméniens ont par ailleurs été blessés, a fait savoir l’armée séparatiste, dénonçant une « violation flagrante du cessez-le-feu ».
L’Azerbaïdjan a ensuite affirmé avoir pris le contrôle de plusieurs zones « importantes » et détruit des positions de combat arméniennes dans le Haut-Karabakh. Selon le ministère de la défense azerbaïdjanais, les forces de Bakou sont en train de fortifier ces positions.
L’UE appelle à la « cessation immédiate des hostilités »
Ces incidents risquent de peser sur les pourparlers de paix qui ont lieu depuis plusieurs mois entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, avec la médiation de l’Union européenne. Signe des vives tensions, le dirigeant des séparatistes du Haut-Karabakh, Arayik Haroutiounian, a signé mercredi un décret proclamant une mobilisation militaire partielle dans ce territoire, selon le site de la présidence.
L’Arménie a exhorté la communauté internationale à « prendre des mesures » pour stopper les « actions agressives » de l’Azerbaïdjan dans l’enclave disputée, tandis que la Russie a accusé Bakou d’avoir violé le cessez-le-feu. L’Union européenne a, de son côté, appelé à la « cessation immédiate des hostilités ». « Il est essentiel de désamorcer, de respecter pleinement le cessez-le-feu et de revenir à la table des négociations pour rechercher des solutions négociées », a déclaré Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Incidents fréquents
Après une première guerre qui a fait plus de 30 000 morts au début des années 1990, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l’automne 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh, une région montagneuse qui, soutenue par Erevan, avait fait sécession de l’Azerbaïdjan.
Plus de 6 500 personnes ont été tuées dans cette nouvelle guerre perdue par l’Arménie. Dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu négocié par Moscou, qui a déployé des soldats de maintien de la paix au Haut-Karabakh, Erevan a cédé d’importants territoires.
Malgré une timide détente diplomatique entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les incidents armés restent fréquents dans la zone ou le long de la frontière officielle entre les deux pays.
Contribuer
Réutiliser ce contenu