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Nikol Pachinian change le visage politique de l’Arménie

L’ancien opposant, porté au pouvoir par la rue il y a huit mois, remporte largement les élections législatives anticipées de dimanche et conforte son pouvoir.

Par  (Erevan, envoyée spéciale)

Publié le 10 décembre 2018 à 05h11, modifié le 10 décembre 2018 à 06h54

Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a voté pour les élections législatives à Erevan, le 9 décembre.

La réponse fuse, joyeuse : « Pachi ! » A la sortie du bureau de vote 10/01 de Kaïaran, le quartier de la gare à Erevan, ce vieux monsieur venu avec sa petite-fille confie son vote, le regard pétillant. « Depuis 1998, je n’avais jamais participé aux élections, c’est la deuxième fois après celles du maire ! », s’exclame-t-il.

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Porté au pouvoir après les manifestations massives du printemps, Nikol Pachinian, « Pachi », l’ex-opposant devenu premier ministre, a remporté haut la main les élections législatives organisées, dimanche 9 décembre, en Arménie – deux mois après celles qui ont déjà permis à l’un de ses partisans de conquérir la capitale. « Les citoyens [nous] ont donné un mandat de confiance », s’est-il félicité dans la nuit.

Avec 70,43 % des suffrages, selon les résultats définitifs communiqués, lundi matin, par la commission électorale centrale, la liste Mon pas de M. Pachinian, 43 ans, a en effet largement distancé ses dix concurrentes, bouleversant ainsi le visage politique de l’Arménie. Le Parti républicain de Serge Sarkissian, au pouvoir depuis plus de dix ans, est défait. Alors qu’il contrôlait jusqu’ici encore le Parlement, ce qui a décidé son adversaire à provoquer des élections anticipées pour pouvoir lancer ses réformes, il obtient moins de 5 % des voix.

Ce résultat, après huit mois seulement de transition, ne constitue certes pas une surprise. Est-ce parce que le chiffre de 2,5 millions d’inscrits, sur une population de 3,5 millions, était surévalué par le passé, et que « cette fois, les gens ont voté ou n’ont pas voté de leur plein gré », selon M. Pachinian ? La participation, en tout cas, n’a pas dépassé 48,6 % contre 60,8 % en 2017.

« Beaucoup d’enthousiasme, beaucoup d’espoir »

« Historique », « révolutionnaire », les adjectifs ne manquaient pourtant pas à la sortie des urnes à Erevan – où plus de 60 % des électeurs se sont déplacés – pour décrire un scrutin perçu par beaucoup comme la première consultation « post-soviétique » dans ce petit pays du Caucase longtemps dominé par le Parti républicain et ses oligarques affiliés.

« Pachinian a fait ce dont tout le monde rêvait, il nous a rendu notre fierté », témoignait Inessa Badalian, une institutrice de 41 ans. « Ces élections ressemblent à celles de l’indépendance [après la chute de l’Union soviétique, en 1991], il y a beaucoup d’enthousiasme, beaucoup d’espoir », assurait de son côté Hasmik Barkhudarian ; cette interprète de 53 ans n’a pas voté directement pour la nouvelle icône politique d’Arménie mais pour une liste « révolutionnaire modérée » qui confortera sa majorité.

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