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Des milliers de personnes manifestent en Géorgie contre l’«occupant russe»

Des manifestants géorgiens, devant leur Parlement, ce vendredi. VANO SHLAMOV/AFP

Plusieurs milliers de personnes de personnes ont manifesté vendredi soir à Tbilissi, capitale de la Géorgie, pour protester contre la présence dans cette ex-république soviétique de l’ «occupant russe».

Pour la deuxième fois consécutive, plusieurs milliers de personnes de personnes ont manifesté vendredi soir à Tbilissi, capitale de la Géorgie, pour protester contre la présence dans cette ex-république soviétique, de «l’occupant russe». «Stop l’URSS», proclamait une pancarte.

C’est en l’occurrence, un député russe, Sergueï Gavrilov, qui a personnifié ce vocable jeudi soir, en s’exprimant depuis l’hémicycle du parlement géorgien, à l’occasion d’une réunion internationale consacrée à l’orthodoxie. Son intervention avait mis le feu aux poudres, faisant sortir dans la rue près de 10 000 personnes. Des affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, ont fait plus de 200 blessés, dont 160 manifestants et 80 policiers, et conduit à 305 arrestations. Vladimir Poutine a signé un décret vendredi soir interdisant aux compagnie aériennes russes de voler vers la Géorgie à partir du 8 juillet. Le Kremlin, par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, a également dénoncé une «provocation russophobe». Vendredi après-midi, en réaction aux incidents de la veille, le président du Parlement Irakli Kobakhidzé, membre du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a démissionné de ses fonctions.

Accès de fièvre

Éternellement crispées, les relations entre la Géorgie et la Russie avaient déjà connu un accès de fièvre en 2008, lorsque le gouvernement de Mikhaïl Saakachvili, auteur de la première révolution des Roses, en 2003, avait tenté, en vain, de reprendre de force le contrôle de deux territoires contestés, situés à la frontière entre les deux pays, l’Abkhasie et l’Ossétie du Sud. Les chars russes avaient finalement eu le dernier mot. Pour sa part, le député du Parti communiste russe, Sergueï Gavrilov, est accusé d’avoir participé à la première guerre russo-géorgienne de 1992 / 1993, ce que l’intéressé nie. Ce dernier a justifié son intervention au Parlement au nom de la «coopération culturelle» bilatérale et croit voir la main des Etats-Unis derrière les troubles.

Aujourd’hui en exil après avoir été défait dans les urnes, l’ancien président Saakachvili, est accusé par les autorités de provoquer ces manifestations. Son parti, baptisé le Mouvement national, reste très actif. «Des manifestations pacifiques permanentes se poursuivront jusqu’à ce que nos demandes soient remplies», affirme son leader, Grigol Vachadzé. Au-delà du président du Parlement, déjà démissionnaire, il réclame le départ du ministre de l’Intérieur et du chef des services de sécurité.

«Nous ne donnerons aucune possibilité ni aucun instrument à des forces politiques revanchardes de menacer les perspectives d’un développement pacifique de la nation géorgienne», lui a répondu le secrétaire général du Rêve géorgien, Kakhaber Kaladze. En revanche, la présidente de la République, membre du même parti, cherchait hier soir à faire baisser la tension en dénonçant également la présence, jeudi, du parlementaire communiste russe à la tribune de l’Assemblée. «Ce qui est arrivé a insulté notre population et a déclenché les protestations», a-t-elle déclaré vendredi, en se disant prête à rencontrer l’opposition. Quitte à fâcher le Kremlin.

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86 commentaires
  • Patrick varty 1968

    le

    Oui mais le niveau de vie est bien plus élevé au Kosovo, en macédoine en Roumanie et en Albanie ))

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