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En Arménie, l’acte II de la « révolution de velours »

Porté au pouvoir par la rue en mai, Nikol Pachinian est en passe de réussir son pari, obtenir une large majorité après avoir provoqué des élections législatives anticipées.

Par  (Erevan, envoyée spéciale)

Publié le 07 décembre 2018 à 11h14, modifié le 09 décembre 2018 à 11h14

Temps de Lecture 5 min.

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Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, lors du Conseil économique suprême eurasien, à Saint Petersbourg (Russie), le 6 décembre.

Accrochées au mur, les photos racontent ces folles journées d’avril lorsque des milliers d’Arméniens descendus dans la rue ont mis fin pacifiquement à l’hégémonie d’un régime, incarné pendant dix-huit ans par le Parti républicain et son chef de file Serge Sarkissian, tour à tour premier ministre, président, puis de nouveau premier ministre.

Dans le bureau de son association, qui s’occupait jusque-là de droits de l’homme et d’aide sociale, Gayane Abrahamyan n’en revient toujours pas : « Si on m’avait dit qu’un jour j’entrerai en politique, je ne l’aurais jamais cru… » A 39 ans, cette ex-journaliste présente le profil type des futurs députés d’Arménie : militante de la société civile, novice en politique et déterminée à soutenir le premier ministre, Nikol Pachinian.

Portrait : Article réservé à nos abonnés Nikol Pachinian, le marcheur indocile d’Arménie

Huit mois après son accession inattendue au pouvoir, l’ancien opposant de 43 ans, leader de la contestation, a lancé l’acte II de la « révolution de velours », en démissionnant de son poste, provoquant de fait des élections législatives anticipées. Le scrutin, prévu dimanche 9 décembre, devrait lui permettre de gouverner à la tête d’une confortable majorité, jusqu’ici encore détenue par ses adversaires.

Car personne, en Arménie, ne doute de sa victoire. En octobre déjà, Hayk Marutian, 41 ans, un acteur populaire de séries télévisées engagé lui aussi dans les manifestations massives du printemps, a conquis la mairie d’Erevan, la capitale, à la suite d’un véritable raz-de-marée – plus de 80 % des voix – en faveur du parti Contrat civil, de M. Pachinian.

« Pachinian, c’est un peu tout à la fois, journaliste, Che Guevara, premier ministre et Ghandi, mais sa légitimité est très forte », estime Alexandre Iskandarian, du Caucasus Institute

« L’homme aux baskets », qui a parcouru à pied le pays avant de s’imposer en promettant un changement radical du paysage politique, est en passe de réussir son pari. Fidèle à sa méthode, l’ancien journaliste, actuellement premier ministre par « intérim », mobilise son électorat en direct sur Facebook, distribue des tracts dans le métro ou les bus et promet de poursuivre sa croisade contre la corruption, son principal credo. Plusieurs responsables du Parti républicain, poursuivis par la justice, ont commencé à en faire les frais.

« Pachinian, c’est un peu tout à la fois, journaliste, Che Guevara, premier ministre et Gandhi, mais sa légitimité est très forte », relève Alexandre Iskandarian, directeur du Caucasus Institute. « Après l’exécutif, poursuit cet analyste, il n’y a pas de doutes que c’est au tour du pouvoir législatif de changer de camp. »

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