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Enquête

Tension maximale sur la ligne de front entre Ukraine et Russie

Reportage sur la « ligne de contact » entre forces ukrainiennes et rebelles soutenus par le Kremlin. Sans équivalent en Europe, elle illustre le risque d'une déflagration catastrophique entre un Kremlin imprévisible et une Ukraine qui se tourne résolument vers l'Ouest.

Dans des tranchées dignes de Verdun, des soldats ukrainiens montent la garde à quelques centaines de mètres de « séparatistes » soutenus par le Kremlin. Sur la ligne dite « de contact », les snipers russes tuent un soldat ukrainien par semaine.
Dans des tranchées dignes de Verdun, des soldats ukrainiens montent la garde à quelques centaines de mètres de « séparatistes » soutenus par le Kremlin. Sur la ligne dite « de contact », les snipers russes tuent un soldat ukrainien par semaine. (Timothy FADEK/Redux-REA)

Par Yves Bourdillon

Publié le 22 déc. 2021 à 06:54Mis à jour le 22 déc. 2021 à 07:26

Tranchées comme en 1914-1918, mines tapies dans les champs, drones larguant des explosifs, snipers à l'affût, tissus camouflés sur les abris, casques et gilets pare-balles de rigueur… La « ligne de contact » qui sépare les forces régulières et les rebelles soutenus par le Kremlin dans l'est de l'Ukraine est la seule du genre en Europe. Elle pourrait devenir la ligne de front d'un conflit vertigineux entre la Russie et l'Ukraine, le premier sur le continent depuis 1995.

Cette ligne de démarcation militarisée s'étend sur 427 kilomètres à partir du village de Chirokiné, près de la mer d'Azov, jusqu'à la frontière russe, au nord-est. Un véritable no man's land, pas plus large que 60 mètres à certains endroits. Nul champ cultivé, nulle voiture, aucune présence humaine, sauf celle des militaires des deux camps, chacun dans le sien. Dans ce paysage de gris et de brun, parsemé de hangars agricoles détruits et dont les routes ne sont plus entretenues par personne, règne un silence irréel.

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