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Haut-Karabakh, le 30 octobre 2020

Des colonnes de fumée montent au-dessus des collines entourant Chouchi, depuis les feux allumés par les combats des forces azerbaïdjanaises en approche.

Photo Laurent Van der Stockt pour Le Monde
LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Au Haut-Karabakh, la « capitale » Stepanakert menacée d’être coupée du monde

Par  (Stepanakert, Chouchi, Aghavno (Haut-Karabakh), envoyé spécial)
Publié le 02 novembre 2020 à 06h29, modifié le 02 novembre 2020 à 10h12

Temps de Lecture 6 min.

La montagne brûle à Karin Tak. Les combats sont intenses depuis quelques jours au sud de Chouchi, la cité historique perchée dans les montagnes du Haut-Karabakh. Des colonnes de fumée s’élèvent des forêts. Des missiles et des roquettes s’abattent dans la vallée. L’écho de tirs de mitrailleuses est le signe de combats rapprochés.

Les forces armées azerbaïdjanaises ont réussi ces derniers jours des percées significatives sur le front sud de leur guerre pour la reconquête du Haut-Karabakh (appelé la « République d’Artsakh » par les indépendantistes arméniens qui contrôlent la région depuis leur victoire contre l’Azerbaïdjan en 1994). La « capitale » Stepanakert, bombardée depuis cinq semaines par des missiles et des drones, est désormais menacée d’être coupée du monde.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Stepanakert, capitale fantôme du Haut-Karabakh

A Chouchi comme à Stepanakert, les mines sont tristes. L’inquiétude est manifeste, et ce n’est pas seulement à cause des missiles qui s’abattent sporadiquement sur les deux villes. Dans ces cités fantômes, ceux qui ne sont partis ni au front ni vers l’Arménie voisine se sont déjà presque habitués, depuis que la guerre a éclaté, le 27 septembre, aux sirènes d’alerte et aux explosions. Ils savent que ces bruits de guerre, qui les terrorisaient il y a encore quelque temps, ne sont rien en comparaison du roulement des terribles bombardements à l’œuvre dans les montagnes. Ils savent que là-bas, leurs combattants vivent l’enfer. Ils ont compris que l’ennemi se rapproche.

Une position d’artillerie surnommée « Stalingrad », bombardée quotidiennement par les forces azerbaïdjanaises, dans le Haut-Karabakh, le 31 octobre.

Les attaquants ont progressé en trois points du front sud : au sud-est dans la région d’Hadrout ; au centre vers Chouchi, la forteresse historique ; et au sud-ouest au-delà de Goubadly, vers Latchine, à la frontière arménienne. Une victoire sur l’un de ces deux derniers fronts signifierait la prise de la route stratégique qui relie Stepanakert à l’Arménie. Une victoire à Chouchi voudrait en outre dire que la capitale, en contrebas dans une vallée, serait non seulement coupée de son arrière, mais aussi à la merci des canons qui seraient alors positionnés sur la montagne. Une prise de Latchine et surtout de Chouchi serait un tournant majeur, et peut-être décisif, dans la guerre.

Risque de coupure du cordon ombilical avec l’Arménie

Dans un abri souterrain, sa kalachnikov à l’épaule, le maire de Chouchi, Artsvik Sarkisyan, reconnaît qu’« à vol d’oiseau, l’ennemi est à cinq kilomètres », confirmant ainsi l’annonce faite deux jours plus tôt par le président de la « République d’Artsakh », Arayik Haroutiounian. La déclaration a fait l’effet d’un coup de tonnerre. « L’objectif principal de l’ennemi est d’envahir Chouchi. Or qui a le contrôle de Chouchi a le contrôle d’Artsakh », a prévenu le président. Son alerte, très inhabituelle, a été suivie d’un ultime appel à la mobilisation : « Unissons-nous et combattons ensemble ! »

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