Accéder au contenu principal

L'Arménie accuse l'Azerbaïdjan de s'être "infiltré" sur son sol

Le Premier ministre arménien par intérim Nikol Pachinian a accusé jeudi l'Azerbaïdjan d'incursion militaire sur son territoire. Bakou dément, tandis que les États-Unis et la France haussent le ton.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d'un discours devant des manifestants rassemblés pour le soutenir, le 1er mars 2021 à Erevan.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d'un discours devant des manifestants rassemblés pour le soutenir, le 1er mars 2021 à Erevan. © Hayk Baghdasaryan, Photolure via Reuters
Publicité

Le dirigeant de l'Arménie, Nikol Pachinian, a accusé jeudi 13 mai l'armée azerbaïdjanaise d'avoir violé la frontière arménienne et de chercher à conquérir de nouveaux territoires, alors que le regain de tensions entre ces deux pays ennemis jurés inquiète les États-Unis et la France. 

"C'est une infiltration subversive", a lancé Nikol Pachinian lors d'une réunion extraordinaire de son conseil de sécurité, selon un communiqué officiel. Lors de cette réunion, il a affirmé que les troupes azerbaïdjanaises s'étaient avancées de trois kilomètres à l'intérieur des frontières arméniennes au Sud et qu'elles voulaient "faire le siège" du lac Sev, partagé entre les deux pays.

Dénonçant un "empiètement" sur le territoire de l'Arménie, Nikol Pachinian a indiqué que l'armée avait réagi avec des "manœuvres tactiques appropriées". Selon lui, ces tensions doivent néanmoins être réglées par voie diplomatique.

Bakou a rejeté ces accusations, qualifiées de "provocantes". "Les gardes-frontières prennent des positions qui appartiennent à l'Azerbaïdjan dans les districts de Lachin et Kalbajar", a réagi le ministère des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan tard jeudi. Il dénonce "les annonces provocantes et la réaction ahurissante" de l'Arménie et souligne que son pays "est attaché à l'apaisement des tensions dans la région".

"Retrait immédiat"

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont affrontés à l'automne 2020 pour le contrôle de la région indépendantiste du Haut-Karabakh, un conflit qui s'est soldé par plus de 6 000 morts et une défaite d'Erevan, qui a dû rétrocéder d'importants territoires à Bakou.

Malgré un cessez-le-feu signé sous l'égide de Moscou et le déploiement de soldats de la paix russes, les tensions persistent dans la région. Le mois dernier, les deux pays se sont accusés mutuellement d'avoir ouvert le feu dans le Haut-Karabakh.

Les États-Unis ont annoncé jeudi suivre "de près" ce "regain de tensions" frontalier. "Nous sommes informés que les deux parties communiquent et exhortons à la retenue pour favoriser une désescalade pacifique de la situation", a tweeté le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

De son côté, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec Nikol Pachinian. "Le président de la République a rappelé l'attachement de la France à l'intégrité territoriale de l'Arménie et marqué la nécessité d'un retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien", a indiqué la présidence française dans un communiqué.

"Détérioration"

Jeudi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est pour sa part entretenu par téléphone avec son homologue azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov de "la détérioration de la situation" à la frontière entre Bakou et Erevan. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, les deux diplomates ont souligné la "nécessité d'un respect strict du cessez-le-feu" et d'une résolution des incidents par voie diplomatique.

Nikol Pachinian est actuellement Premier ministre par intérim, depuis sa démission fin avril pour permettre la tenue de législatives anticipées le 20 juin. Au pouvoir depuis 2018, il est depuis sous la pression de l'opposition qui l'accuse de trahison.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.