Arménie: Zanguezour, ce corridor qu’Ilham Aliev rêve d’aménager entre l’Azerbaïdjan et la Turquie
REPORTAGE - Si Bakou parvenait à ses fins, la ville de Meghri, la dernière avant la frontière iranienne, serait concernée et ses habitants contraints à l’exil. Pour eux, «plutôt mourir que de céder un seul kilomètre carré.»
Envoyé spécial à Meghri
C’est une maison délabrée, sur les hauteurs de Meghri, la dernière ville avant la frontière iranienne. Au-dessus, les pans abrupts des montagnes arides. L’été il fait une chaleur torride et janvier n’est pas loin d’être agréable. Pour parvenir jusqu’ici, il faut passer des cols culminant à 2500 mètres par une route sinueuse. Tous les noms des villages s’achèvent ici en «dzor», qui signifie «gorges». Carlos a grandi ici, dans cette vallée encaissée, sous un verger dont il ouvre les grenades au couteau sur le capot de sa vieille Lada.
«Mon père est mort et je voudrais vendre la maison, explique-t-il en ouvrant une bouteille de gnôle à la figue. Mais qui l’achètera maintenant, avec cette menace qui plane sur nous?» Nous y voilà. Ce dont Carlos parle, c’est évidemment du corridor que l’Azerbaïdjan voudrait ouvrir vers son exclave du Nakhitchevan et plus loin la Turquie. Un continuum extraterritorial, adossé à la frontière iranienne, dans cette région du Syunik que Bakou…
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Elad
le
Pas de chance pour les Arméniens : alliés de la Russie et de l'Iran, ce ne sont pas les bonnes cartes à jouer. Avec la Turquie, membre de l'OTAN, pour alliée, Bakou a les mains libres.