Accéder au contenu principal
Reportage

La tension reste très vive entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

Un an après le conflit qui a opposé Bakou et Erevan au sujet de l’enclave du Haut-Karabakh, le conflit – jamais éteint – se rallume, cette fois sur le territoire de l’Arménie. Une trêve a été conclue, mardi 16 novembre au soir, après intervention de la Russie, mais la situation sur le terrain est très précaire.

Un soldat arménien monte la garde à côté du drapeau du Haut-Karabakh à une nouvelle frontière avec le district de Kalbajar, en novembre 2020. (Image d'illustration)
Un soldat arménien monte la garde à côté du drapeau du Haut-Karabakh à une nouvelle frontière avec le district de Kalbajar, en novembre 2020. (Image d'illustration) © AP Photo/Sergei Grits
Publicité

Avec notre correspondante à MoscouAnissa El Jabri

Après une montée de tension depuis une semaine, il y a eu une journée d’affrontements ce mardi 16 novembre. Sept militaires de l'Azerbaïdjan ont été tués et dix blessés selon Bakou, quand Erevan fait état d'un soldat tué, vingt-quatre portés disparus et treize prisonniers lors de ces affrontements. La trêve a été conclue mardi soir après une intervention russe, mais la situation reste très précaire.

► À lire aussi : Haut-Karabakh: un an après la fin du conflit, les tensions sont toujours palpables

Sur le terrain, en fin d’après-midi, à Ter, le tout dernier village arménien avant le Haut-Karabakh, le drapeau russe flotte sur le poste-frontière et les points de contrôle. Les soldats de la force pacificatrice empruntent très souvent l’axe routier, et pourtant...

« En journée, à partir de midi, les gens commencent à bouger, à aller et venir. Mais après 9 heures, le soir, tout le monde rentre chez soi. Plus personne ne sort de chez soi. Les gens ont peur », dit Merri Khachatourian, serveuse dans un restaurant.

► À lire aussi Tensions avec l'Azerbaïdjan: l'Arménie annonce une trêve après des tirs d'artillerie

Les nouvelles frontières en première ligne

Depuis un an et la fin de la guerre, les échauffourées sont régulières et les zones des nouvelles frontières en première ligne. Dans le village de Vorotan, on était jusqu’ici à 100 kilomètres de l’Azerbaïdjan. Avec les terres rendues à Bakou, le maire a désormais vue de sa fenêtre sur les nouvelles conquêtes azéries. « C’est énorme, ils construisent très gros : des douanes, des bureaux, des stations essence, tout », dit-il.

Les nouvelles frontières n’ont pas été définies d’un accord commun et sont toujours contestées. Des points de l’accord de fin de la guerre comme la construction de nouvelles routes et le déblocage des anciennes ne sont toujours pas appliqués. Chaque partie rejette la responsabilité sur l’autre. Et la Russie a bien du mal à mettre les protagonistes autour d’une table.

De nombreux sujets de friction demeurent entre Bakou et Erevan

De nombreuses questions restent en suspens depuis la déclaration du 9 novembre 2020, qui a mis fin à la guerre. D’abord, la délimitation de la nouvelle frontière entre les deux pays, qui doit faire l’objet de négociations particulièrement difficiles, car ce tracé n’a jamais été défini depuis l’éclatement de l’URSS il y a trente ans.
Autre point de friction : la mise en place d’un corridor entre l’Azerbaïdjan et son enclave du Nakhitchevan. Bakou a toujours demandé de pouvoir accéder par la route à ce territoire, et la déclaration de paix de novembre 2020 lui accordait ce droit. Mais les négociations piétinent et, selon la presse arménienne, c’est pour mettre la pression sur Erevan que Bakou multiplie les opérations militaires.
Autre sujet de tension : le fameux corridor de Latchine, qui doit permettre à l’Arménie de rester en contact avec la partie du Haut-Karabakh qu’elle a pu conserver.
À ces questions ultrasensibles de frontières et de circulation, vient s’ajouter un autre sujet de friction : la libération des soldats arméniens capturés par l’Azerbaïdjan durant la guerre. Ces soldats sont libérés au compte-gouttes en échange de cartes sur les zones minées par les Arméniens. Cet échange soldats contre cartes fait lui-même l’objet de tractations laborieuses.
Tous ces sujets viennent attiser les tensions entre Bakou et Erevan. Résultat : ce sont des négociations grippées et le risque à tout moment d’une nouvelle déflagration militaire entre les deux pays.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.