Il était l’unique candidat au poste de président dans un contexte de boycott du scrutin par l’opposition parlementaire. Vahagn Khatchatourian, élu au second tour le 3 mars, entrera en fonction le 13 mars. République parlementaire depuis 2018, l’Arménie a ainsi trouvé un successeur à Armen Sarkissian, qui avait démissionné le 23 janvier.

Membre du parti au pouvoir, Contrat civil, le nouveau président s’est adressé aux parlementaires pour dire que cette confiance est une responsabilité et un défi” pour lui, et il a assuré sa foi “dans le patriotisme, l’honnêteté et la sincérité de nos intentions”, rapporte le média arménien Verelq.

Et Khatchatourian de promettre “le niveau de sécurité, le niveau de vie et un avenir dont nous rêvons tous”.

Économiste de formation, il a occupé le poste de maire (1992-1996) de la capitale, Erevan, et a été conseiller du président, député et ministre de l’Industrie de haute technologie (2021-2022) dans le gouvernement actuel dirigé par Nikol Pachinian.

Le site russe sur le Caucase Vesti Kavkaza souligne que Khachaturian est “un homme politique expérimenté, réservé, pragmatique et qui n’aime pas les caméras”.

Il est partisan d’une coexistence pacifique entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan [en conflit autour de la région du Haut-Karabakh depuis les années 1980]” et n’a jamais fait de déclarations belliqueuses [antiturques ou anti-azerbaïdjanaises]”.

En revanche, Khachaturian ne serait pas un “proactif, il n’a jamais pris aucune initiative”, estime Vesti Kavkaza, car “il n’a fait qu’occuper des postes”. Par conséquent, il y a peu de chances qu’il “ait une influence sur la politique arménienne”.

Khachaturian est un “​homme de Pachinian”, analyse pour sa part le journal russe Gazeta.ru. Cette nomination purement technique débouchera sur le renforcement des positions de l’équipe de Pachinian”, mais ne conduira pas à un “quelconque changement dans la politique extérieure du pays”. 

Une politique extérieure orientée vers la normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie d’une part, l’Arménie et l’Azerbaïdjan d’autre part, tout en demeurant par réalisme sur la ligne de Moscou.