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Russie : le cauchemar de la crise de 1998

Alors que le rouble n’en finit pas de dégringoler – il a perdu 26 % de sa valeur face à l’euro en un mois –, les Russes s’empressent de dépenser leur argent.

Par  (Moscou, correspondante)

Publié le 01 décembre 2014 à 23h55, modifié le 19 août 2019 à 14h08

Temps de Lecture 3 min.

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Dans une rue de Moscou, le 1er décembre.

La frénésie de consommation qui semble s’être emparée des Moscovites constitue sans doute, plus que n’importe quel autre indicateur, le signe le plus visible de l’effondrement du rouble qui a une nouvelle fois subi un sérieux revers lundi 1er décembre. Pour les plus aisés, cela se traduit par une fréquentation assidue des restaurants et des centres commerciaux qui ne désemplissent pas ; pour les plus démunis, par la constitution de stocks de sarrasin ou de « touchonka » (boîtes de conserve de viande). Les Russes, qui ont gardé en mémoire les précédentes crises de 1998 et 2008, dépensent tant qu’ils le peuvent. Demain, ils le savent, tout sera plus cher.

Lundi, l’euro s’est échangé jusqu’à 66,50 roubles, un record, avant de redescendre à 64,76 roubles. Le dollar s’est établi pour sa part à 51,83 roubles après être monté à 53,29 roubles. En un mois seulement, la monnaie russe a perdu 26 % de sa valeur face à l’euro, 27 % face au billet vert, plus de 40 % depuis le début 2014. En juillet, l’euro s’échangeait encore à 44 roubles… Une chute vertigineuse qui s’est accélérée avec la décision, jeudi, de l’OPEP de maintenir les niveaux de production du pétrole, malgré un prix du baril très bas. En annonçant l’abandon du projet de gazoduc South Stream qui devait relier la Russie à l’Europe du Sud, depuis la Turquie où il se trouvait lundi en visite officielle, Vladimir Poutine a, en quelque sorte, donné le signal d’une crise majeure.

Ajoutée aux sanctions occidentales liées au conflit en Ukraine, la baisse du cours du pétrole plonge l’économie russe, très dépendante des recettes d’hydrocarbures, dans une tourmente inconnue depuis la crise financière et économique de 1998. En fin de journée, la devise russe s’était un peu ressaisie. « Des paquets (de dollars et d’euros) ont été proposés à des taux de change nettement inférieurs à ceux du marché », relève Sergueï Romantchouk, un trader de la Metallinvestbank cité par l’agence Tass, en désignant, « derrière ce comportement de joueurs », la Banque centrale russe. Cette dernière avait fait savoir il y a peu, – après avoir annoncé en novembre qu’elle laisserait flotter le rouble –, qu’elle pourrait intervenir en cas de « menaces de déstabilisation ».

Inquiétude de la population

Les Russes, qui ont vu leurs économies fondre en quelques semaines, s’attendent à pire. Et s’ils ne cèdent pas à la panique, ils cachent de moins en moins leur inquiétude, comme en témoignent les nombreux échanges sur les réseaux sociaux. « Qu’est-ce que vous faites dans cette situation ? », interrogeait, lundi, un internaute sur Facebook. « Je suis content d’avoir dit à ma mère de ne pas avoir dépensé ses dollars », répondait un autre.

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