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Nikol Pachinian, premier ministre arménien et chef de guerre malgré lui

La guerre au Haut-Karabakh met à l’épreuve l’ex-opposant devenu chef du gouvernement, qui espère un appui de la Russie de Vladimir Poutine.

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Publié le 07 octobre 2020 à 10h56, modifié le 26 octobre 2020 à 10h56

Temps de Lecture 4 min.

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Capture d’une vidéo diffusée par le service de presse du premier ministre arménien, Nikol Pachinian, ici à droite, le 6 octobre.

Nikol Pachinian a décroché quatre fois son téléphone pour joindre Vladimir Poutine et, à quatre reprises en à peine dix jours, le premier ministre arménien s’est entendu dire la même chose : le chef du Kremlin, « gravement préoccupé » par la tournure des événements dans le Haut-Karabakh, rappelle « la nécessité urgente d’un cessez-le-feu ». Pour cet allié de la Russie, lié par un accord de défense, c’est sans doute un peu court.

Surtout lorsque la chaîne de télévision publique Rossia1 diffuse des images assez inhabituelles du président russe dérangé par le téléphone, lundi 5 octobre, alors qu’il est en visioconférence avec son gouvernement. « Je rappelle, je suis occupé », finit par répondre Vladimir Poutine tandis qu’en incrustation apparaît la photo de Nikol Pachinian.

Deux ans et demi après son arrivée au pouvoir dans la foulée de ce que l’on avait appelé la « révolution de velours », le premier ministre arménien doit faire face aux affrontements armés les plus graves survenus dans cette enclave montagneuse peuplée majoritairement d’Arméniens et revendiquée par les Azerbaïdjanais, depuis la guerre de 1992-1994 (30 000 morts, des centaines de milliers de réfugiés).

Or, en mai 2018, l’ancien journaliste et opposant était parvenu, en se concentrant sur le thème de la corruption en Arménie, à chasser du pouvoir toute une génération de dirigeants proches du Kremlin élevés dans le culte des héros de cette guerre du Karabakh des années 1990. Trop jeune pour y avoir joué un rôle, Nikol Pachinian, 45 ans, est aujourd’hui rattrapé par le conflit.

Une attaque qui mènerait à « un génocide »

Propulsé chef de guerre malgré lui, il multiplie les sorties tonitruantes sur la « terre sacrée » du Haut-Karabakh et la « menace existentielle » sur le peuple arménien que ferait peser l’offensive de l’Azerbaïdjan soutenu militairement par son allié turc. Une attaque qui mènerait, comme il n’a cessé de le répéter, à un « génocide » de la population arménienne.

En treillis militaire, il s’est rendu, mardi 6 octobre, dans l’enclave autoproclamée indépendante, dont la capitale, Stepanakert, a de nouveau été la cible d’intenses bombardements azerbaïdjanais dans la nuit de mardi à mercredi. Après avoir décrété la mobilisation générale et l’instauration de la loi martiale, au premier jour de l’ouverture des hostilités, le 27 septembre, Nikol Pachinian a rappelé dans les casernes les jeunes sortis du service militaire l’année dernière. Il a fait savoir, aussi, que l’un de ses fils participait aux combats.

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