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Dans le Haut-Karabakh, l’obsédante « guerre des drones »

La supériorité aérienne de l’Azerbaïdjan a contraint les autorités de l’enclave, soutenue par l’Arménie, à donner l’ordre d’évacuation des familles. Un mois plus tard, le territoire s’est vidé de 60 % de sa population, traumatisée par les frappes venues du ciel.

Par  (Goris, Erevan, envoyée spéciale)

Publié le 28 octobre 2020 à 11h20, modifié le 28 octobre 2020 à 19h05

Temps de Lecture 6 min.

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Des femmes, qui ont fui le Haut-Karabakh, confectionnent des pains, à Erevan, le 26 octobre. Les recettes de ces ventes sont destinées à soutenir les populations de l’enclave.

Le ciel est devenu une menace permanente. Un espace sans limite que les habitants du Haut-Karabakh scrutent avec anxiété. « Ce qui fait peur, ce sont les drones », murmure Silva Sahakian. Les épaules affaissées, cette mère de 40 ans n’a pas la force de poursuivre son récit, laissant sa fille de 17 ans, Mariam Mangassarian, prendre le relais. « Le premier jour, quand on a entendu le bruit, nous ne savions pas quoi faire. Les communications étaient brouillées, et on ne comprenait pas ce qui se passait. » La famille, qui habitait près d’une base militaire, à Aradjadzor, un petit village de six cents âmes, situé dans la région de Martakert, non loin de l’Azerbaïdjan, est partie peu après.

Les trois enfants d’abord, puis la mère, ont rejoint Erevan, la capitale arménienne. Seul le père est resté pour être au plus près du fils aîné, Hayk, 20 ans, tué et enterré aux premières heures du conflit qui oppose, depuis le 27 septembre, l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le contrôle de ce petit territoire du Caucase du Sud, enserré entre les deux pays.

Un mois plus tard, l’enclave de 150 000 habitants, à majorité arménienne, s’est vidée de 60 % de sa population, traumatisée par les frappes venues du ciel. Utilisés massivement par les forces azerbaïdjanaises, les drones armés Bayraktar TB2, d’origine turque, et les drones kamikazes Orbiter 1K et Harop2, de fabrication israélienne, s’abattent en continu sur les combattants, mais aussi sur les infrastructures des villes et villages du Haut-Karabakh. Une supériorité aérienne qui a permis d’enfoncer en plusieurs endroits les lignes de défense arméniennes.

Au sud-est de l’enclave, à la jonction avec l’Iran, « l’ennemi a utilisé des UVA [unmanned aerial vehicle], dont l’un est tombé sur le territoire de l’Arménie. Il y a des blessés », a annoncé, mardi 27 octobre, Chouchan Stepanian, la porte-parole du ministère de la défense arménien. Chaque jour, la guerre gagne en intensité et menace de déborder, les deux parties, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, s’accusant mutuellement de rompre les accords de cessez-le-feu – le dernier, en date du 26 octobre, n’a pas duré plus de cinq minutes – et de bombarder des populations civiles sur leurs propres territoires. Mardi, Bakou a affirmé que l’une de ses régions, Barda, avait été la cible d’un missile arménien, provoquant la mort de quatre personnes et faisant une dizaine de blessés. « Pur mensonge », a aussitôt riposté Erevan.

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